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Le stress chez le pigeon

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 Ce n'est pas par snobisme que ce mot a été emprunté à  l'anglais. C'est que notre langue, pourtant si riche, n'a pas de vocable aussi court qui exprime d'une manière concise le contenir du mot « stress », dont le dictionnaire anglais donne la définition suivante : « effort, tension imposée à l'énergie ».

Ce terme est maintenant adopté dans nos dictionnaires qui l'expliquent ainsi : « réponse de l'organisme aux facteurs d'agression physiologiques et psychologiques ainsi qu'aux émotions (agréables ou désagréables) qui nécessitent  une adaptation. Sens courant : action brutale sur un organisme (choc infectieux, etc.). De « stress», découlent l'adjectif « stressant » et le verbe « stresser ».

De mauvaises conditions d'élevage, les maladies, les maladresses des éleveurs  sont des causes de stress. Nous n'examinerons  que quelques cas.

Un  exemple courant est celui du pigeon qu'on achète et installe chez soi, sans précautions. L'agression qu'il subit est autant physiologique que psychologique.

Il est enfermé dans une caisse de petites dimensions pendant de longues heures, voire deux ou trois jours ;  il souffre de sa claustration, de la soif, de  la faim et en été, de la chaleur. Après ces épreuves, certains éleveurs inexpérimentés placent le nouveau venu dans une volière où habitent déjà  beaucoup d'autres sujets qui ne manifestent aucune bienveillance pour l'intrus tout au contraire.

Il lui faut trouver une place sur un perchoir et la conquérir de  haute  lutte. Si c'est un  timide, il sera ballotté  d'un coin du pigeonnier à l'autre.

Il devra trouver la mangeoire et l'abreuvoir ;  ce n'est pas si commode qu'on pense pour un animal apeuré duquel tous les objets du pigeonnier sont inconnus. Devant la mangeoire il faut  lutter- pour se placer ou manger quelques  graines  à la sauvette, sans  pouvoir se rassasier. Depuis le moment où  il a  été mis en caisse, son organisme est agressé  constamment, il est donc fatigué et en état de  moindre résistance au  microbisme et au parasitisme qui existent dans tout pigeonnier, à des  degrés  différents.

Dans ces conditions de  fatigue certains pigeons n'ont plus de  réactions immunitaires. N'accusons pas toujours le vendeur lorsqu'un pigeon est malade  quelque temps après sont arrivée, alors qu'aucune précaution n'a été prise pour l'installer .

Tout  d'abord  il  aurait  fallu l'isoler. Une grande  cage  à fond  grillagé  fait l'affaire. Nullement gêné par ses congénères, il peut se rassasier et se désaltérer après le jeûne du voyage et se reposer.  On peut même, ensuite, si la cage est assez spacieuse, l'y accoupler. On ne court pas le double risque de perdre le sujet et de contaminer ses pigeons si le nouveau venu est porteur de germes nocifs.

Les pigeons qu'on envoie en exposition subissent aussi un stress très important. On comprend aisément qu'un sujet ayant obtenu une haute récompense en tel endroit ne reçoive qu'un prix très inférieur peu de temps après, s'il n'a pas pu récupérer. Ce stress s'explique de la même façon que ci-dessus : le voyage, la soif, la faim, la durée de l'exposition ; il s'y ajoute la promiscuité avec des pigeons de toutes origines amenant chacun leurs propres microbes et parasites. Seuls les sujets en excellente santé peuvent se tirer d'affaire .

L'état général des pigeons doit faire l'objet de soins attentifs, en permanence  si l'on veut que les sujets à exposer soient résistants. Toute forme de parasitisme doit être maîtrisée. La vaccination contre la paramyxovirose  est une précaution à ne pas négliger. La distribution d'un concentré vitaminique,  d'oligo-éléments, d'un tonique, avant l'expédition, les aidera à surmonter l'épreuve.

Il est un cas de stress auquel on ne prête pas assez attention : c'est le changement  du local. Lorsqu'on installe les couples jeunes dans leur pigeonnier définitif, on change brutalement leurs habitudes, à moins de posséder plusieurs pigeonniers identiques équipés exactement de la même façon. Là encore, la résistance des pigeons est éprouvée : ils doivent adopter de nouvelles places, des cases qu'ils vont défendre, d'où les batailles et une fatigue très accusée chez certains mâles.

Les vieux pigeons, en particulier, résistent mal aux agressions diverses. Pour eux, on recherchera un local tranquille oü ils ne seront pas en compétition  avec les jeunes trop turbulents. Il faut leur éviter la fatigue si l'on désire prolonger encore leurs services.

La période la plus délicate de la vie du pigeon, celle où il est le plus sensible à toute agression est le sevrage et les semaines qui le suivent. Le pigeonneau apprend à se tirer d'affaire sans ses parents ; sa croissance se poursuit, la pousse de ses plumes n'est pas terminée et elle exige un apport important en protéines.

Pour les races lourdes, l'impact de cette période est encore plus important que pour les races  moyennes ou les  petites ; c'est à ce moment que des bréchets se dévient. Certes, la santé des parents conditionne celle des jeunes ; la méthode de sevrage a également une grande importance. Lorsque le couple est seul ou que le pigeonnier n'est pas surpeuplé, on peut laisser les pigeonneaux quelques jours avec les parents; ils apprennent à manger seuls, puis on les sépare.

Pour leur éviter tout stress, dû à des rixes avec des sujets plus vieux, à une contamination éventuelle alors que leur organisme n'a pas encore la possibilité de se défendre, il est recommandé de placer les jeunes sujets de même âge dans des cages à sol grillagé ou dans des pigeonniers préalablement vidés de leurs occupants et désinfectés. La nourriture et l'abreuvoir seront bien en vue et d'accès facile. On exercera une surveillance  très attentive : tous les pigeons doivent manger et boire ; il est aisé de le constater en palpant les jabots ; on maintient dans l'eau le bec de ceux qui semblent manquer de vigueur, la soif peut en être la cause.

Les cas de stress chez les sujets en cours de production ne manquent pas depuis le moment où le pigeonneau est conçu jusqu'au gavage de gros jeunes et à la ponte suivante. Ce sont un travail et des phénomènes très naturels, dira t'on. Oui, si tout se passe normalement. Mais des obstacles surgissent : la chasse au nid trop prolongée a un effet stressant sur le mâle et même sur la femelle, traitée parfois avec brutalité. Les parasites externes (poux) affaiblissent les pigeons.

Toute maladie stresse, bien entendu. Une attaque de capillaires est si éprouvante que des parents nourriciers à bout de force abandonnent leurs jeunes. Des négligences de la part du soigneur peuvent avoir de graves conséquences ; manque d'eau, distributions irrégulières de nourriture (la régularité des repas est importante pour les animaux comme pour l'homme).

Notons que la mangeoire de type « cafétéria »qui offre une nourriture variée et complète en permanence pallie les négligences éventuelles. L'oubli de remplir la mangeoire à minéraux a pour effet de fatiguer les femelles qui doivent prendre sur leur squelette le calcium nécessaire à la sécrétion des coquilles de leurs oeufs.

Il existe bien d'autres causes de stress qui peuvent compromettre la santé des pigeons.

L'élevage est un art difficile qui s'apprend a travers les réussites et les déboires, l'observation minutieuse des réactions des pigeons.