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Les viroses animales

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On trouve, dans l’étiologie des viroses animales, des groupes de virus identiques à ceux que l’on rencontre dans les affections humaines ; certains sont les agents de zoonoses, telles la rage, la vaccine, les encéphalomyélites américaines. Ces maladies sont d’autant plus dangereuses que les animaux atteints vivent plus près de l’homme ou que les vecteurs sont communs à toutes les espèces sensibles. Chez les animaux, les affections virales ont presque toujours des incidences graves, soit par la mortalité, soit par une baisse pondérale ou une baisse de la production laitière. On assiste, dans certains cas, à l’apparition d’épizooties extrêmement meurtrières.

Quelques affections, qui furent largement répandues à travers le monde, sont très localisées grâce à une prophylaxie stricte ; c’est le cas de la peste bovine. D’autres ne touchent que certains continents ou certains pays. La peste équine est une maladie de l’Afrique et du Moyen-Orient ; la fièvre aphteuse ne sévit plus en Amérique du Nord, en Australie et à Madagascar ; ce dernier pays est, par contre, affecté par la maladie de Teschen, laquelle, en Europe, reste très localisée. C’est dire la nécessité de la surveillance et de mesures appropriées pour éviter la diffusion virale par l’homme, les vecteurs animés et les réservoirs de virus qui ne sont pas toujours identifiés. La prophylaxie sanitaire avec abattage a été longtemps maintenue. La prophylaxie médicale tend de plus en plus à la remplacer, chaque fois qu’un vaccin efficace a été mis au point.

Viroses bovines

Les viroses bovines ont été longtemps dominées par la fièvre aphteuse et la peste bovine, maladies sévèrement contrôlées par une prophylaxie médicale bien organisée.

Un rotavirus, identique en sa structure immunologique à celui de l’homme, provoque chez le veau des affections diarrhéiques.

La fièvre aphteuse est une maladie éruptive rarement mortelle, mais dont les conséquences économiques sont graves. Elle est provoquée par un rhinovirus. En France, la vaccination est obligatoire.

La peste bovine, due à un paramyxovirus, est une affection à allure septicémique, meurtrière, qui subsiste encore dans quelques foyers africains et asiatiques. La prophylaxie est assurée grâce à l’utilisation de la vaccination par un virus inactivé ou modifié. Un autre virus du même groupe, para influenzae  type III, est l’agent de la maladie des transports.

La stomatite vésiculeuse, cliniquement proche de la fièvre aphteuse, est due à un rhabdovirus. Elle n’existe qu’aux États-Unis, et elle est également pathogène pour le cheval.

La maladie des muqueuses, dont l’agent est un virus à ARN, non classé, se manifeste par une diarrhée hémorragique. Elle s’apparente cliniquement à la peste bovine.

La rage bovine existe encore dans l’est de la France. Les animaux sont contaminés au pâturage par les morsures de renards malades. Des vaccinations associées, rage-fièvre aphteuse, sont entreprises dans les régions d’enzootie.

Les herpesvirus provoquent plusieurs affections chez les bovins : le coryza gangréneux, mondialement répandu, à mortalité élevé ; le complexe rhinotrachéite infectieuse-vaginite pustuleuse-exanthème coïtal, très fréquemment rencontré mais rarement mortel ; la maladie d’Aujesky (encéphalomyélite avec prurit intense et mort rapide).

Les poxvirus sont responsables de plusieurs affections bovines ; ce sont la vaccine, ou cow-pox , la stomatite papuleuse dont les lésions sont localisées au mufle et à l’œsophage et certaines pseudo-varioles immunologiquement éloignées du cow-pox .

La fièvre de trois jours, la dermatose modulaire et la fièvre de la vallée du Rift sont des viroses bovines inconnues en Europe.

Viroses ovines et caprines

Bien que l’on retrouve chez les chèvres et les moutons nombre de virus pathogènes pour les bovins, certains sont cependant spécifiques.

L’encéphalomyélite ovine, plus connue sous le nom de looping-ill , est due à un arbovirus. Elle sévit en Grande-Bretagne et en Irlande. On cite chez l’homme des transmissions de laboratoire.

L’agent de la fièvre catarrhale du mouton (ou blue-tongue ) est provisoirement classé parmi les réovirus. En Afrique du Sud, la maladie est sévère chez les jeunes, où elle se caractérise par de l’œdème et une cyanose de la langue. La mortalité varie de 3 à 30 p. 100.

Comme chez les bovins, il existe des poxvirus qui provoquent des affections spécifiques. La clavelée, très répandue en Afrique du Nord, ne se rencontre pas en Europe ; c’est une maladie éruptive avec localisations respiratoires ; la mortalité peut atteindre 50 p. 100. La dermatite pustuleuse (ou echtyma contagieux) affecte les jeunes chez lesquels elle provoque des ulcérations buccales. La variole de la chèvre, particulière à cet animal, immuniserait le mouton contre l’echtyma contagieux et la clavelée, la protection inverse n’ayant pas été reconnue.

Le mouton et la chèvre sont sensibles à la rage et à la fièvre aphteuse. La maladie d’Aujesky a, chez ces animaux, une évolution foudroyante. La tremblante du mouton et la maladie de Visna sont des affections à virus « lents » des îles Britanniques.

Viroses porcines

Les viroses porcines sont nombreuses et à incidence économique sérieuse, étant donné la forme industrielle de l’élevage porcin.

La maladie de Teschen est une poliomyélite grave à mortalité importante. Quelques foyers ont été signalés en France, outre ceux d’Europe centrale et de Madagascar.

On trouve, dans le groupe des calicivirus, l’agent de l’exanthème vésiculeux ; cette affection ressemble à la fièvre aphteuse, d’où la nécessité d’un diagnostic précis (aux États-Unis, notamment, où cette dernière n’existe plus).

Un myxovirus type A est responsable de la grippe ; il se manifeste, associé à Haemophilus influenzae suis.  La mortalité est faible dans les porcheries bien entretenues, mais la vaccination donne des résultats médiocres.

L’agent de la gastro-entérite infectieuse est un coronavirus qui provoque une affection à mortalité élevée chez les porcelets de moins de trois semaines.

Le togavirus, agent de la peste porcine, atteint le système nerveux central et entraîne des lésions de septicémie hémorragique. La mortalité peut atteindre 100 p. 100. La vaccination se fait par virus modifié ou inactivé. Parmi les virus à ARN, le porc est également sensible à ceux de la fièvre aphteuse, de la stomatite vésiculeuse et de la rage.

La peste porcine africaine, due à un iridovirus, a été très vite jugulée en France. C’est une maladie cardiovasculaire mortelle. La prophylaxie sanitaire est l’abattage.

La maladie d’Aujesky a, chez le porc, sa forme la plus bénigne avec possibilité de guérison des animaux ; elle peut présenter une forme inapparente : l’animal devient alors porteur de virus et peut contaminer les autres espèces. On trouve également chez le porc une gastro-entérite transmissible due à un virus non classé.

Viroses équines

Les viroses équines font l’objet d’une surveillance sanitaire attentive, notamment en ce qui concerne la peste équine et l’anémie infectieuse.

On peut trouver dans les crottins diarrhéiques du poulain le même rotavirus que celui mis en évidence chez le veau.

La peste équine est provoquée par un rhinovirus. Elle sévit en Afrique et au Moyen-Orient. Elle est souvent mortelle. Les symptômes en sont des troubles respiratoires et circulatoires. La prophylaxie se fait par vaccin atténué et contrôle strict de l’introduction d’animaux en provenance des zones d’enzootie.

L’anémie infectieuse est une maladie transmissible dont l’agent non classé est difficilement isolable in vitro.  Après des mois de calme, une affection latente et inapparente peut devenir aiguë et mortelle. Les épreuves sérologiques permettent le dépistage de la maladie. On élimine par l’abattage les animaux qui en sont atteints.

La grippe équine, due à Myxovirus influenzae A equi /1  et A equi /2 , est une affection rarement mortelle, mais qui économiquement est la cause de l’« absentéisme » des champs de courses. La vaccination devient obligatoire lors des échanges internationaux de pur-sang.

L’agent de l’artérite est un togavirus qui provoque des lésions vasculaires et des avortements. Son épidémiologie est encore mal connue.

Les encéphalites américaines de l’Est, de l’Ouest et vénézuélienne, dues à des arbovirus, sont des zoonoses types.

Parmi les herpesvirus, le virus de la rhinopneumonie est responsable d’une affection respiratoire et d’avortements : celui de l’« exanthème coïtal » donne une maladie bénigme.

La variole est une affection spécifique mais rare.

Viroses canines

Les plus redoutées des maladies à virus chez le chien sont la maladie de Carré (ou maladie du jeune âge) et la maladie de Rubarth. Une prophylaxie médicale entreprise dès les premiers mois permet heureusement leur prévention.

La maladie de Carré est très contagieuse pour les jeunes animaux. Elle atteint également le furet, le vison et le renard. Les manifestations nerveuses de la maladie peuvent, en cas de survie, laisser des séquelles qui nécessitent souvent l’abattage de l’animal. On utilise comme vaccin le myxovirus responsable, atténué sur œuf.

La maladie de Rubarth (ou hépatite infectieuse) se traduit chez les jeunes chiens par de la fièvre avec vomissements et diarrhée. La mortalité peut atteindre 25 p. 100. L’agent en est un adénovirus. Le vaccin est le virus atténué sur cultures cellulaires. Il est le plus souvent associé à celui de la maladie de Carré.

Les adénovirus sont également responsables des « toux de chenil ».

Des herpesvirus ont été isolés chez le chien, mais sont encore mal connus.

La rage du chien, comme celle du chat, est particulièrement grave étant donné la facilité de transmission à l’homme.

Un parvovirus très voisin de celui de la leucopénie du chat provoque chez le chien des épidémies de gastro-entérite grave, souvent mortelle chez le jeune. Il existe une vaccination spécifique.

Viroses félines

Dans la pathologie féline, les affections virales, bien que relativement peu nombreuses, occupent une place importante.

Le coryza contagieux est dû à un picornavirus. Il se manifeste par un catarrhe bénin qui peut faire place à un écoulement purulent. On observe parfois des formes graves chez les jeunes.

La rhinotrachéite infectieuse est sérieuse chez les animaux âgés. Il n’y a pas de prophylaxie médicale efficace.

La leucopénie infectieuse est une affection aiguë à herpesvirus, très contagieuse, à allure septicémique. La mortalité est importante. Il existe un vaccin inactivé.

Viroses des animaux de basse-cour

L’hépatite du canard à entérovirus provoque une mortalité élevée chez les jeunes.

La grippe, ou peste aviaire, voit son importance diminuer au profit de la maladie de Newcastle due à un paramyxovirus. Cette affection, mortelle chez plusieurs espèces d’oiseaux, peut être à l’origine chez l’homme d’une conjonctivite.

Le sarcome de Rous, la leucose lymphoïde, l’érythroblastose et la lymphomatose appartiennent au complexe oncogène des leucovirus.

On connaît mal les entérovirus « orphelins » isolés chez les volailles ; mais un virus du groupe provoque l’encéphalomyélite aviaire, affection grave des jeunes.

Un poxvirus est l’agent de la diphtérie aviaire qui atteint la plupart des oiseaux. La maladie de Kikuth est spécifique des oiseaux de volière, type canari. Elle est due à un herpesvirus, comme la laryngo-trachéite des volailles et la maladie de Marek.

Chez les lapins, les principaux virus pathogènes sont les poxvirus oncogènes du fibrome de Shope et de la myxomatose. Cette dernière maladie, mortelle à près de 100 p. 100, peut être partiellement évitée par la vaccination : des réactions immunologiques croisées permettent la protection des lapins contre la myxomatose par inoculation du virus du fibrome de Shope.

Viroses des animaux de laboratoire

Chez les animaux de laboratoire, on mesurera l’importance des affections virales, si on sait que la plupart d’entre elles sont inapparentes, mais qu’elles peuvent être mises en évidence à l’occasion d’une inoculation expérimentale. Ce sont, chez la souris : l’ectromélie due à un poxvirus, les affections à réovirus, l’hépatite, la chorioméningite lymphocytaire ; chez le cobaye : la pneumonie à virus dont l’agent est immunologiquement apparenté à celui de la méningite lymphocytaire.

Chez le lapin, l’herpesvirus (ou virus III) peut se manifester à l’occasion d’une inoculation expérimentale, mais il est rare.

Chez le singe, on trouve des virus sans maladies apparentes, capables de compromettre les cultures cellulaires, tels le virus S.V. 40, dont on discute encore le rôle oncogène chez l’homme, et le virus spumeux.

L’herpesvirus B des singes asiatiques (rhésus) est la cause d’accidents de laboratoire mortels chez l’homme.

Le virus de Marburg, qui a provoqué des accidents graves chez des travailleurs de laboratoire, est un arbovirus hébergé par le singe qui semble être un porteur sain.

Viroses des poïkilothermes

L’incidence économique des maladies à virus des poissons est telle qu’elles sont inscrites sur la liste des maladies à déclaration obligatoire du code de l’Office international des épizooties. Les affections les plus sévères que l’on trouve chez les poissons d’élevage sont : la nécrose pancréatique infectieuse des Salmonidés, la septicémie hémorragique des Salmonidés européens (ou affection à virus Egtved, lequel serait un rhabdovirus), la tumeur rénale à virus, la stomatite contagieuse. La lymphocystite, la variole et diverses affections tumorales atteignent le développement des poissons, mais ne sont pas mortelles.

Chez d’autres poïkilothermes, d’assez nombreux virus ont été isolés, notamment le virus de Lucké qui provient d’adénocarcinomes de la grenouille léopard (Rana pipiens ). L’action oncogène de ce virus, qui a été démontrée par passage de filtrats par certains auteurs, reste discutée.

On peut citer enfin, pour mémoire, les papillomatoses qui sont des affections tumorales bénignes dues à des papovirus. Elles atteignent la plupart des espèces animales, mais elles sont plus fréquentes chez le lapin, le chien et les bovins. Le virus du polyome, qui a un pouvoir oncogène chez la souris, appartient à ce groupe.