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L'oreille et l'ouie

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Timide et discret, le lapin sauvage n'a que peu de moyens pour assurer sa survie, sinon dans la fuite et l'art d'utiliser la végétation et les inégalités du terrain pour se dissimuler. Heureusement, la nature lui a donné en contrepartie un sens extrêmement sensible : l'ouïe.

Ses oreilles hypertrophiées ont deux particularités  avantageuses pour recueillir les sons : leur longueur et la possibilité d'orienter chaque pavillon indépendamment de l'autre. Ce système bi sensoriel lui permet de situer la provenance d'un bruit par différenciation de l'intensité du son perçu au niveau de chaque oreille. Le champ auditif du lapin est de 360°. Suivant la puissance du bruit ; faible, le lapin est en état d'alerte, tonitruant, il manifeste de la peur pouvant aller jusqu'à altérer son système nerveux.

Le pavillon ou oreille externe du lapin est constitué dans  sa plus grande partie par une lame de cartilage molle et flexible recouverte sur ses deux faces par  la peau et du poil. La quantité de cellules vivantes, dans le cartilage est assez faible,  l'ensemble du tissu est constitué de matière inerte disposée entre les petits groupes de cellules. C'est dans ce milieu qu'une sécrétion des cellules fixe le calcaire donnant ainsi de la rigidité au cartilage. Des muscles relient les oreilles à la tête et peuvent en modifier  la forme et la position. La circulation du sang oxygéné (rouge vif) passe des artères aux capillaires artériels, proches des capillaires veineux qui rejoignent les veines. Le sang (rouge foncé) est alors chargé d'impuretés.

Artères et veines se distinguent sans difficulté  à travers la mince épaisseur du tissu de l'oreille, notamment sur les lapins de couleur blanche.

Il est vraisemblable que le lapin domestique ne possède pas la même finesse d'oreilles que le lapin sauvage. Cette hypothèse repose sur le fait qu'un animal reclus, à l'abri des dangers de toute nature, n'a plus la nécessité d'entretenir une super acuité auditive. Ce qui d'ailleurs ne préoccupe pas  les éleveurs outre mesure puisqu'ils ne prennent en  compte que l'aspect visible de ces organes : longueur,  largeur, épaisseur du cartilage. Encore que bien souvent et pour un certain nombre de races le Standard Officiel (édition 1987) ne précise nullement la longueur  mais utilise des expressions fortement subjectives :  Oreilles en  rapport avec la taille, relativement courtes, développement assez réduit (!).  Néanmoins, nous pouvons en déduire que la longueur d'oreilles des races moyennes est communément  de 13 cm et celle des petites races de 9 cm. Il semble  que parfois la longueur soit un  critère important  et d'autre fois pas. Au  passage, notons que le Garenne (pas de standard) a des  oreilles de 7 à 8 cm. Les oreilles des Béliers se mesurent de  bout à bout et vont de 24/28 cm  pour les nains à 38/45 pour les grandes races. Par exception, les oreilles du Bélier Anglais mesurent 65 cm d'une extrémité à l'autre. Cette singularité a été créée pour des raisons assez obscures au prix de pas mal  de souffrances  pour ces lapins . Nous pensons qu'il faut considérer cette race comme une curiosité car elle n'apporte aucun avantage particulier aux lapins de  ce type, bien au contraire.

Jean Rougeot  écrit dans son article « Origine et Histoire du Lapin »: Le lièvre a les oreilles plus longues que la tête, à l'inverse du lapin . Détail amusant, le lapin BUGS BUNNY bien connu dans la bande dessinée ne serait-il pas un lièvre du côté des oreilles ?

Un certain nombre d'éleveurs inexpérimentés prennent les oreilles du lapin pour des organes destinés à la préhension de l'animal. Cette ineptie peut avoir des conséquences regrettables. Suivant l'épaisseur du cartilage ou la fragilité des ligaments,  une ou les deux oreilles peuvent être « cassées ». C'est-à-dire qu'elles ne reprendront pas leur position initiale. C'est un adieu définitif  aux expositions. De plus, suspendu par les oreilles, le poids des intestins de l'animal tire le diaphragme (muscle principal de l'inspiration) vers le bas et rend sa respiration très difficile. Évitons lui cette situation pénible en le prenant d'une main par la peau du Cou à la hauteur des épaules et en  supportant son abdomen de l'autre main.

On entend dire dans le milieu cunicole  que les lapins nés en été ont des oreilles plus longues que ceux nés en  période d'hiver. C'est possible... Bien  que nous n'ayons jamais constaté cette assertion de façon  probante. Par contre, il est visible que la chaleur a des effets manifestes  sur  la tenue des oreilles. Lorsque la température dépasse 25°, certains lapins ont des oreilles « flottantes », autrement dit l'extrémité du pavillon se plisse et retombe.  Cette anomalie se manifeste  à l'endroit où le cartilage est absent. Comme tous les lapins ne présentent pas ce phénomène, nous supposons que la différence  est d'ordre génétique. Quoiqu'il  en soit cette particularité disparaît avec la baisse de la température .

Il est important pour les animaux à sang chaud (homéotherme) de maintenir une température interne constante en dépit des changements de température extérieure. Les scientifiques nous expliquent que  pour cela les animaux mettent en jeu ,entre autres, de nombreux mécanismes nerveux récepteurs du chaud et du froid qui régulent par l'intermédiaire de l' hypothalamus la circulation sanguine. C'est ce qu'on appelle la thermorégulation.  Domaine vaste et complexe qui mérite à lui seul de longues explications qui sortent présentement du cadre de cet article.

Les oreilles d'un lapin sont des organes dont la longueur, la forme, la couleur  et la texture permettent d'apprécier la conformité  de l'animal par rapport au standard de la race à laquelle il appartient. C'est bien, mais il serait dommage qu'un éleveur en arrive à oublier ou méconnaître  leurs fonctions premières.