Voir aussi: Dans ce chapitre


Le plan incliné

Copyright © Christian Delsanne pour CERB Club Des Éleveurs de Races Belges Ronquières Belgique

Le site du CERB a été créé en 1996.

Mises à jour en 2000, 2004, 2006, 2008 , 2010,2016 et 2021.



Bienvenue

Club Des Éleveurs De Races Belges Ronquières

Informer  | Inspirer

Bienvenue

Club Des Éleveurs De Races Belges Ronquières

Informer  | Inspirer

Diarrhées du lapin

Il n’est pas nécessaire de s’inscrire pour naviguer librement sur ce site. Votre identité ne nous intéresse pas. La navigation est totalement anonyme

Les diarrhées du lapin sont dominées par une affection mortelle, non contagieuse qui apparaît sous forme de diarrhées intenses survenant brutalement et causant la mort d'un animal en 12 à 24 heures, alors que jusque là il se portait parfaitement . Ces accidents sont liés à une inflammation du cæcum et ont reçu le nom de typhlite. Cependant, pendant des années, ils ont été dénommés souvent entérite mucoïde, parfois entérotoxémie, affections bien distinctes et d'étiologie différente. Cela arrive d'ailleurs encore et il faut y prendre garde quand un éleveur prononce ces mots soit de lui-même, soit à la suite de l'intervention d'un technicien qui n'est pas toujours au courant de la terminologie. Il faut enfin ne pas attribuer ces diarrhées à la coccidiose. Dans cette maladie, la diarrhée n'a pas cette abondance qui lui fait souiller tout le train arrière du malade ni surtout cette évolution très brutale en 12 à 24 heures ; de plus, elle atteint tout un lot d'animaux en quelques jours, alors que, le plus souvent, des cas de typhlite sont déterminés dans l'élevage.

LA TYPHLITE

C'est une affection qui se manifeste essentiellement par une diarrhée très abondante, survenant brutalement chez des sujets en parfaite santé et causant leur mort 3n 12 à 24 heures et souillant tout l'arrière-train de l'animal.

Elle peut atteindre des sujets de tous âges, mais survient plus souvent entre 6 et 10 semaines.

Un certain nombre de questions se posent à son sujet et sont loin d'être toutes résolues et en particulier :

- Est-ce une " maladie » relativement nouvelle ?

- Quelles sont ses causes ?

A la première, on peut répondre sans doute par non. Il est probable que, dans le passé, ces diarrhées ont été englobées dans les mortalités dues à la coccidiose. que l'on traitait mal ou pas du tout. La disparition de la coccidiose dans les élevages qui prennent les mesures nécessaires, a rendu plus apparentes ces diarrhées.

Il est vraisemblable aussi que les conditions de l'élevage Industriel et l'alimentation utilisée favorisent l'apparition de la typhlite, mais cela n'explique pas tout car on l'observe aussi en petit élevage traditionnel.

Les causes de la typhlite restent la question la plus difficile. On peut en tous cas écarter totalement l'idée fréquente chez les petits éleveurs que ces diarrhées sont dues à la distribution de végétaux frais, de verdure ou de plantes toxiques. Son apparition subite et son évolution ultra rapide font évidemment penser à une intoxication que l'éleveur non averti impute au dernier repas distribué. Ainsi s'explique probablement le nombre de végétaux réputés toxiques pour le lapin par les uns et les autres et en général à tort ; une raison de plus de penser que la typhlite a toujours existé.

Actuellement et à la suite de nombreuses études qui ont été faites, diverses causes ont été mises en avant. Elles doivent toutes être prises en considération car il est très probable que la typhlite est une manifestation, un aboutissement de divers processus différents pouvant intervenir individuellement ; en effet, on peut constater que les traitements dont on dispose. totalement différents les uns des autres, ne donnent pas forcément des résultats similaires dans tous les élevages. Pendant des années, chacun de ceux qui ont étudié la maladie, a voulu considérer qu'il avait trouvé " la " cause alors qu'au mieux il n'avait trouvé qu'une des causes. Cette position a sûrement beaucoup retardé les progrès.

Les causes admises maintenant sont d'abord :

a) des causes psychiques

b) des causes alimentaires

c) - des causes diverses encore mal explorées, mycoloxicoses en particulier.

Un des gros problèmes dans la typhlite est que l'on n'arrive pas, ou très Irrégulièrement à reproduire la maladie expérimentalement. En effet, on ne peut pas considérer que le fait de déclencher une diarrhée mortelle et semblable à la typhlite, en donnant de l'ampicilline au lapin, soit une reproduction de la maladie, mais seulement une reproduction de ses effets.

Causes psychiques :

Le lapin, animal nerveux et inquiet, vit trop souvent en état d'insécurité, Il arrive un moment où, chez certains sujets, on arrive, à la limite, au stress. Il y a décharge d'adrénaline qui bloque le péristaltisme Intestinal, en particulier au niveau du cæcum, développement d'une flore anormale de colibacilles (normalement absents après le sevrage), diarrhée et mort. Le surpeuplement, les changements de cages, des personnes soignant les animaux, l'absence de refuge dans les cages métalliques, la station sur grillage au-dessus du vide, des cages suspendues instables sont des causes fréquentes en élevage industriel. Les rats, les chiens, les enfants, les bruits violents en sont en petit élevage.

Outre l'amélioration des conditions d'environnement, des calmants. tranquillisants, ont été essayés avec certains succès. Des antispasmodiques ont souvent donné des résultats, ce qui cadre mal avec l'explication par absence de péristaltisme. C'est pourquoi on a aussi envisagé la possibilité d'un spasme, bloquant le vidage du cæcum. Certains sujets, d'ailleurs, semblent souffrir de " coliques ".

Causes alimentaires :

Le lapin a besoin dans sa ration de  12 à 14 % de cellulose non digestible. En effet, comme les ruminants, il est capable de digérer certaines celluloses contrairement aux volailles et au porc qui n'en digèrent aucune. La teneur des aliments (surtout prévus pour ces dernières espèces) en cellulose est indiquée en cellulose totale. Sur 15 % de cellulose, il peut donc y en avoir 8 ou 9 % de digestible et cela ramène la cellulose utile à6 ou 7 %, ce qui est trop peu,

Cependant, les essais pour reproduire la typhlite, avec des aliments contenant 0 à 3 % de cellulose, ont presque toujours échoué. Ils étaient faits en laboratoire, donc dans des conditions spéciales, ce qui peut être une explication.

La distribution de paille de blé (riche en cellulose non digestible) est une mesure conseillée, mais il faut noter que le lapin ne parait pas capable d'équilibrer spontanément ses besoins en cellulose, comme les animaux le font pour les minéraux par exemple.

Les autres causes alimentaires envisageables découlent plus de la constatation d'effets favorables de certains additifs et c'est ainsi que nous avons depuis longtemps constaté celui de végétaux aromatiques (labiées, ombellifères) qui font défaut dans les aliments complets. Par ailleurs, nous avons constaté que des pelits éleveurs résolvaient leur problème de typhlite en donnant régulièrement des produits contenant des acides aminés.

Les mycotoxines :

De nombreuses observations permettent de penser que ces toxines produites par certaines moisissures (aspergillus et autres) ont un rôle important. L'aflatoxine (produite par A. flavus) est la plus courante, mais, au cours d'expériences, on s'est rendu compte que le lapin refusait les aliments qui en contiennent en dessous des doses toxiques. Cela semble donc Indiquer que l'intoxication est Impossible. Cependant, Il existe de nombreuses autres toxines et rien ne permet de généraliser ce refus à toutes les mycotoxines. C'est tout un aspect à explorer. Il est, en tout cas, bien établi que des aliments moisis causent souvent des diarrhées, mais Il peut y avoir des mycotoxines en l'absence de toute moisissure visible.

Les causes non définies -

Elles peuvent découler de certaines méthodes d'intervention souvent empiriques et qui se révèlent efficaces. C'est le cas de certains acides organiques.

Devant un problème aussi complexe, il est bon de résumer les conseils que l'on peut donner à l'éleveur qui a un problème de typhlite.

Si le problème est grave, avec de nombreux cas causant des pertes sérieuses, intervention d'urgence avec un antibiotique à spectre Gram négatif est à conseiller. On ne saurait considérer ce traitement comme une méthode valable quand les cas le typhlite sont espacés car le traitement coûterait plus cher que les pertes évitées.

Il faut ensuite, tout comme dans les cas moins graves, modifier les conditions de l'élevage (environnement. alimentation) et donc conseiller :

- d'éviter toutes les causes de frayeur, d'insécurité et c'est un vaste problème. tellement varié que l'on ne peut donner de directives particulières.

- d'augmenter la cellulose dans la ration par distribution de paille de blé dans les grands élevages, de branches à ronger en petit élevage.

- de distribuer des végétaux aromatiques thym, romarin, ombellifères, etc... ou des compléments alimentaires contenant des extraits de plantes aromatiques ainsi que les acides organiques qui conviennent.

- de donner des acides aminés, en particulier dans l'eau de boisson.

Il faut surtout retenir qu'aucune de ces interventions ne peut à elle seule assurer des résultats dans tous les cas et c'est par tâtonnements que chaque éleveur pourra résoudre son problème.