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L'agriculture gallo-romaine

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Nous arrivons ainsi en l'an 57 avant J.C.: César envahit la Gaule avec ses troupes. A ce moment, les 'Pays-Bas' étaient déjà l'un des endroits ayant la population la plus dense d'Europe occidentale: 17 habitants au kM 2 , un mélange de peuplades celtes et germaines. Une telle densité de population n'était possible, comme le fait remarquer I. Scheys, que grâce à une agriculture très poussée: et en effet, ces peuples connaissaient déjà une charrue à deux socs, sur roues, très efficace, de grandes faux, selon Pline, une espèce de moissonneuse même, des principes de fumure (la terre était fumée à l'aide de chaux, de marne, de cendres de bois et de fumier d'étables) ainsi que des silos souterrains pour conserver les produits de la terre. Dans le nord moins fertile et moins peuplé de la 'Belgica' (actuellement, la Flandre et le Brabant septentrional aux Pays-Bas) et les régions boisées (hautes Ardennes), on connaissait 'l'exploitation des herbes sauvages', un système selon lequel il ne faut pas fumer la terre et, pour maintenir le mieux possible la fertilité du sol, il faut laisser en jachère une partie des champs utilisés, de sorte que la décomposition  naturelle des herbes sauvages serve à les récupérer ensuite. La région limoneuse fertile située dans l'actuelle Picardie, dans le nord de la France, jusqu'en Hesbaye, pouvait cependant nourrir une population relativement importante, et était donc plus intéressante pour l'agriculture et la colonisation que les basses terres marécageuses et sablonneuses. C'est surtout l'installation des armées frontalières romaines près du Rhin qui fit naître un riche marché pour le grain, les légumineuses, les chevaux et le bétail. La région limoneuse, la région calcareuse et la région marneuse étaient très productives dans ces domaines.

Les grandes propriétés terriennes et les privilèges de l'aristocratie faisaient déjà partie de la structure sociale des peuplades celtes pendant l'âge du fer. La classe inférieure des paysans pouvait alors prendre une terre à ferme. La domination romaine ne changea pas grand chose à cette stratification; suivant la région et la politique suivie, les droits de propriétés passèrent souvent à d'autres intéressés, ou alors des impôts fonciers étaient levés.

Les fouilles prouvent qu'au cours du premier siècle après Jésus-Christ, les fermes en bois de tradition celtique étaient toujours très répandues. Utilisant notamment le district militaire du Rhin comme débouché, les paysans des régions fertiles de Moyenne Belgique, d'Entre-Sambre et Meuse, du Condroz, de Famenne et de Lorraine, construisaient principalement des exploitations agricoles d'après le modèle romain des 'villae'. Une 'villa' est un ensemble complexe de bâtiments, exécuté entièrement ou partiellement en pierre, avec des surfaces pour le service, le séjour et l'exploitation d'une (grande) entreprise agricole. Grâce aux nombreuses découvertes réalisées en Belgique, nous savons qu'elles étaient construites suivant une grande variété de plans, adaptés aux besoins de l'exploitation agricole.

Le paysage aussi changea nettement d'aspect sous l'occupation romaine: de grands territoires furent divisés en parcelles rectangulaires et mis sur cartes: le fameux plan cadastral romain, le 'centuriato'. Même dans la répartition actuelle des parcelles, en Hesbaye notamment (environs de Tongres), on peut retrouver des traces de ces plans de lotissement romains. Avec les tumuli , ces tombeaux des riches paysans et des notables gallo-romains de l'époque, les villas et la répartition en parcelles ont dû déterminer l'aspect de la campagne en ce temps-là.

En termes actuels, on pourrait presque parler 'd'économie libre de marché' pour l'Empire romain: une société avec consommation agraire indirecte et avec une importante circulation d'argent et de marchandises avec les pays lointains. Les céréales (froment, épeautre,  orge, seigle et avoine), les produits de la meunerie et de la boulangerie des exploitations agricoles belges, les armes d'acier, les outils, la poterie et la verrerie étaient des produits vendus sur les marchés pour l'argent. Même les oies, les jambons fumés, la viande de porc salée, la toile de lin et la laine nervienne provenant du nord de la Gaule étaient négociés à Rome. L'argent gagné avec nos produits servait à acheter des produits orientaux (de luxe surtout). L'agriculture gallo-romaine était donc centrée sur cette économie de marché: des entreprises agricoles et industrielles 'ouvertes' de grande envergure naquirent alors. L'agriculture celtique, jadis fermée et faite de petites exploitations (mais efficaces sur le plan) fut 'ouverte' sur une agriculture façonnée sur un moule international...

Il ressort clairement des nombreux noms utilisés pour les instruments agricoles, qu'un puissant courant d'échanges accompagné d'une influence profonde existait entre les deux cultures: joug (jugum),  fléau (flagellum),  fourche (furca), van (vannus)...

Les gallo-romains de l'ancienne 'Belgica'  cultivaient des pois, des haricots, des lentilles, des carottes et une espèce de chou blanc. Le raisin, les prunes, les cerises, les pêches, la salade, les oignons et diverses sortes de choux étaient importés par les Romains. Les 'Belges' fabriquaient de la bière à base d'orge et préparaient du cidre et du miel, en plus de vaches laitières et des chevaux ,  ils élevaient aussi des cochons, des moutons et des oies. Mais le fer à cheval, les voles, les harnais et le moulin à eau pour moudre le grain, presser les graines oléagineuses et scier le bois, nous viennent des Romains.