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L'élevage des reproducteurs

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Quand l'éleveur a choisi, parmi les lapins âgés de 10-12 semaines, ceux qui sont destinés à « faire des reproducteurs », se pose à lui la question de la manière dont ils doivent être élevés jusqu'à leur première saillie. Sur le plan de l'hygiène générale le futur reproducteur doit être élevé dans un milieu aussi propre que possible, comme les autres lapins d'ailleurs. Actuellement, les connaissances sur les autres conditions souhaitables pour élever ces animaux sont basées essentiellement sur des observations plus ou moins bien contrôlées mais qui donnent cependant satisfaction dans la pratique.

LOGEMENT DU FUTUR REPRODUCTEUR: INDIVIDUEL OU COLLECTIF?

En ce qui concerne les mâles, l'éleveur doit impérativement les loger dans les cages individuelles au plus tard à l'âge de 12 semaines. Dans le cas contraire, des mâles en groupe se battent et durant ces fréquentes batailles, ils cherchent surtout à castrer leur adversaire, ce qui est, pour le moins néfaste pour un « futur reproducteur ».

Pour les femelles, les avis sont beaucoup plus partagés. En effet, certains éleveurs placent les jeunes lapines dans des cages individuelles au moment même de leur choix, tandis que d'autres préfèrent les laisser en groupe de 5 à 10 jusqu'à la première saillie. Il existe effectivement des arguments pour  soutenir les 2 théories. Les uns reprochent aux lapines élevées en cages individuelles de trop engraisser et de manquer d'exercice à la fois par manque de place et par l'absence de stimulation .Selon ces éleveurs, ces lapines présenteraient des difficultés pour accepter le premier accouplement et seraient moins aisément « pleines ». A l'inverse, les autres pensent que les femelles élevées en cages collectives tendent parfois à se battre, et qu'il est beaucoup plus difficile de surveiller leur croissance. De plus, il est beaucoup moins facile de leur assurer une alimentation individuelle convenable, mais surtout la vie collective entraînant l'établissement d'une hiérarchie, certaines lapines dominantes chevauchent les autres ; de ce fait, ces dernières commencent une pseudo-gestation d'une durée de 15 jours environ pendant laquelle les éventuelles saillies par un mâle seront toutes vouées à l'échec.

Pour notre propre élevage, nous préférons toujours l'élevage en cages individuelles, car il permet de surveiller les animaux, d'éliminer facilement tous les sujets suspects ou malades et d'adapter éventuellement l'alimentation à chaque cas particulier. Enfin, l'élevage en cage individuelle autorise une date pour le départ de production, adaptée à chaque individu.

Durant toute la période qui sépare la sélection de la première saillie, le local d'élevage ne doit pas être éclairé trop longtemps. En effet, des travaux réalisés à l'I.N.R.A. (Centre de Jouy-en-Josas) ont montré que les premiers accouplements sont obtenus le plus aisément quand on fait passer brusquement les lapines d'un éclairage naturel ou de 12 heures par 24 heures, à un éclairage de 16 heures par 24 heures. Ce changement doit cependant être effectué environ deux à cinq jours avant la première saillie.


UN RATIONNEMENT ALIMENTAIRE EST TOUJOURS SOUHAITABLE

A notre connaissance, aucune étude n'a jamais été publiée sur les besoins alimentaires spécifiques des futurs reproducteurs. En l'absence de données précises, on se contente donc en général de nourrir ces animaux avec le même aliment que pendant le début de leur croissance. Cependant, pour éviter un engraissement abusif, toujours préjudiciable à la mise en reproduction, il convient de limiter la quantité d'aliment consommé chaque jour. Pour des races ayant un poids adulte de 4 à 5 kg (Néo-zélandais par exemple), la quantité quotidienne souhaitable est de 150-160 g environ. Celle ci doit être distribuée chaque jour de la semaine éventuellement une double ration donnée le samedi pour le week-end. Pour une race de plus petit format (3-3,5 kg adulte), la ration sera réduite à 130-140 g/jour, tandis que pour les races lourdes (5 à 6 kg adultes), on pourra porter la quantité d'aliment quotidienne à 160-170 g. Toutefois, il faut aussi éviter de trop rationner (ce qui est fréquent) car cette pratique entraîne une réduction sensible des performances obtenues lors de la première portée. En effet, au moment du choix, les jeunes lapins sont dans une situation équivalente à celle d'un enfant de 10-12 ans, et il faut les amener à un stade beaucoup plus avancé sans entraver le développement de leurs capacités futures donc sans trop rationner.

LA PREMIÈRE SAILLIE A AGE OU POIDS FIXE ?

Pour les mâles de race moyenne, il semble que la mise en service puisse être réalisée dans de bonnes conditions vers l'âge de 5 mois. Il est d'ailleurs conseillé de leur présenter alors des femelles réceptives plus âgées qu'eux. En ce qui concerne les jeunes femelles, coexistent encore deux théories principales. Certains conseillent de faire pratiquer la première saillie à un poids donné, tandis que d'autres préfèrent la prévoir à un âge prédéterminé. Au cours d'une expérience, nous avons montré, avec des lapins de type Solaf que la saillie à 4 mois et demi est préférable à une saillie tardive (5 mois et une semaine). Si l'on souhaite que la première saillie soit effectuée dès que la lapine a atteint un certain poids, on peut fixer celui-ci à 3,2-3,4 kg, par exemple, pour une race dont les femelles adultes pèsent de 4 à  4,5 kg (80 % du poids adulte). Toutefois, il est aussi possible de combiner les 2 solutions, en faisant faire la première saillie quand une jeune lapine a atteint au moins ces 2 valeurs : 4 mois d'âge et 3-3,2 kg. Tant que les 2 ne sont pas obtenues, on diffère la saillie. Cependant, cette méthode comme celle du départ à poids fixe, présente l'inconvénient d'obliger à peser souvent les lapines, ce qui est une astreinte importante dès que l'on a un nombre élevé de jeunes lapines à « faire démarrer ». Pour les élevages de ce type, nous conseillons donc une première saillie à âge fixe. Enfin, comme pour les jeunes mâles, il est préférable que la première saillie soit réalisée avec un partenaire déjà expérimenté.

LES TECHNIQUES  DE LA PREMIÈRE SAILLIE

La méthode mise en oeuvre pour la première saillie que nous présentons est celle pratiquée dans des salles expérimentales, et appliquée fréquemment dans les élevages.

Elle se décompose en trois périodes: pré accouplement, accouplement et post accouplement.

Pré accouplement

La période pré accouplement consiste à effectuer un contrôle sanitaire général de la femelle:

contrôle respiratoire (coryza)

état général (maigreur, affaiblissement)

état des pattes ;

contrôle sanitaire de la vulve (détection de métrite).

A ce dernier contrôle, l'éleveur saisit la femelle par la peau du dos de préférence, sur le train arrière. A l'aide de l'autre main, il exerce une pression sur la vulve pour en contrôler la maturité sexuelle. Cette pression provoquée favorise l'émission de crottes et permet également de contrôler la présence des oxyures qui seraient entraînés.

Période d'accouplement.

La femelle est portée dans la cage du mâle et l'éleveur contrôle le premier accouplement. Si ce dernier est réussi, l'éleveur procède à l'enregistrement de la fiche individuelle et peut laisser la femelle sans contrôle pendant 20 minutes, car un accouplement ne signifie pas pénétration et fécondation.

Si la lapine n'accepte pas l'accouplement à la première présentation au mâle, d'autres facteurs peuvent le favoriser:

changement de mâle-,

présentations répétées au mâle;

Période post-accouplement.

L'opération consiste à retirer la femelle de la cage du mâle.

L'éleveur peut profiter de cette manipulation pour traiter systématiquement les oreilles, assurant un traitement antigale  mensuel.

L'ASPECT DE LA VULVE SEUL CRITÈRE D'OESTRUS UTILISABLE

Le point le plus délicat consiste à déterminer le moment le plus favorable pour présenter la jeune lapine au mâle. Chez le lapin en effet, contrairement à d'autres espèces, on ignore comment apparaît l'œstrus, combien de temps il dure, s'il réapparaît de manière cyclique. Devant la pauvreté de nos connaissances, le seul critère actuellement utilisable est l'aspect de la vulve.

Si le critère de l'aspect de la vulve n'est pas valable à 100 %, il donne néanmoins satisfaction. En moyenne, 81 % des lapines ayant une vulve rouge acceptent l'accouplement. Parmi ces femelles, 96 % sont gestantes à 5 jours de gestation et 89,5 % mettent bas.

L'OESTRUS EST FAVORISÉ PAR LE CHANGEMENT D'ENVIRONNEMENT

Ces résultats sont excellents et représentent probablement l'optimum que l'on puisse obtenir à partir de cette méthode.

Pourtant, en automne et en hiver, un autre problème se pose : il est difficile à cette période de trouver des animaux en oestrus, surtout lorsqu'ils sont logés en milieu naturel (clapiers extérieurs).

Les observations des chercheurs de Jouyen-Josas ont montré qu'un changement brutal de l'environnement (habitat, température, éclairement) pouvait favoriser l'apparition de l'œstrus et l'accouplement.

Un type de changement utilisé pour les lapines élevées en clapiers extérieurs et dont la vulve est blanche consiste à les introduire dans un bâtiment éclairé 16 H par 24 H, maintenu à une température minimale de +  15 °  dans des cages en grillage.

Après la première mise bas, le cheptel reproducteur de l'éleveur passe à l'âge adulte ; il faut alors prendre une décision sur le rythme de reproduction à adopter : post-partum (saillie immédiatement après la mise bas) ou semi-intensif (saillie dix jours après la mise bas) ?

Si l'on tient compte de tous les facteurs technico-économiques,  il est actuellement impossible de se prononcer en faveur de l'un ou de l'autre système.

Une chose est sûre cependant la conduite efficace de la méthode post-partum requiert beaucoup plus de technicité et comporte plus de contraintes de travail que celle du rythme semi-intensif.

C'est pourquoi, il est en définitive préférable pour un éleveur débutant qui met en place un jeune cheptel de reproducteurs d'opter pour une conduite de reproduction à 10 jours, quitte à modifier son système ultérieurement, après avoir acquis une maîtrise affirmée.