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Coccidiose du lapin

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Le responsable de la coccidiose, qui provoque pas mal de décès dans les élevages de lapins n'est autre qu'un parasite microscopique unicellulaire : la coccidie. Le lapin peut héberger de nombreuses espèces de coccidies (plus de 25 espèces ont été identifiées, mais toutes ne sont pas vraiment connues). La pathologie est variable selon l'espèce, certaines étant très dangereuses, d'autres pas. La localisation des espèces varie également. On en connaît huit dans l'intestin et une dans le foie. Les coccidies, pathogènes ou non, ont un cycle évolutif semblable.

Le cycle des coccidies

Les lapins porteurs de coccidies, souvent en apparente bonne santé, rejettent dans leurs excréments des ookystes ou oocytes qui, à ce stade, ne sont pas infestant et ne présentent donc pas de danger pour les autres lapins. Les ookystes peuvent rester des années dans la terre et subsistent aussi très longtemps dans l'herbe. Ils peuvent devenir infestant (sporulation) quand les conditions sont favorables, après 2-3 jours à la chaleur et à l'humidité. Il est donc préférable de faner l'herbe distribuée aux lapins plutôt que de la donner en vert.

Une fois sporulés, les ookystes peuvent causer la maladie chez le lapin qui les absorbe. La sporulation peut aussi avoir lieu dans les kystes présents dans le pelage. Il est primordial d'isoler le lapin de ces kystes sporulés en les élevant sur grillage et en nettoyant les cages 2 fois par semaine.

Coccidiose hépatique

La coccidiose du foie, causée par Eimeria stiedai est peu courante. Elle peut affecter les animaux assez tardivement et provoquer des lésions hépatiques qui réduisent l'appétit. Des retards de croissance et une perte de poids peuvent apparaître. Le lapin meurt rarement C' est souvent lors de l'abattage que la maladie est confirmée . Des lésions blanches, contenant un liquide purulent, envahissent tout le foie . Elles le rendent impropre à la consommation.  La bile contient de nombreux ookystes (formes de reproduction) de la coccidiose.

Coccidiose intestinale

Huit espèces de coccidioses intestinales peuvent affecter le lapin mais toutes n’ont pas le même pouvoir infestant. Certaines espèces ne sont pas pathogènes et ne donnent lieu qu'à un retard de croissance. D'autres types sont moyennement virulents et pathogènes et provoquent des retards de croissance ou des diarrhées. Enfin, plusieurs espèces sont , très virulentes et pathogènes. C’est le cas par exemple d' Eimeria intestinalis. Paradoxalement, cette espèce de coccidie ne cause pas de lésions notables ni une grande production d'ookystes dans l'intestin, mais elle engendre perte de croissance, diarrhée et mortalité élevée surtout chez les jeunes de 1 à 2 mois. Les troubles sont peu marqués au début (amaigrissement, légère diarrhée), mais dès le 7e jour les troubles s'accentuent jusqu'au décès le 10e ou le 11e jour. La dose pathologique, fonction de l'espèce de coccidie, est très basse en général. Dans ce cas, il suffit d'inoculer 800 à 1.000 oocytes d'E.intestinalis pour provoquer la maladie. Le taux de contamination des individus peut expliquer le fait que dans certaines cages des sujets développent la maladie et meurent alors que leurs congénères, moins contaminés (par une dose pathologique), sont épargnés.

L 'immunité contre  la coccidiose.

La coccidiose est très répandue dans les exploitations cunicoles, mais il se forme un équilibre immunologique entre le lapin et le parasite. Cet équilibre provient partiellement de l'emploi de coccidiostatiques dans les aliments pour lapins. Il limite la multiplication des - coccidies et permet le développement de l'immunité. L'immunité acquise est forte et durable mais varie en fonction du type de coccidie. Elle peut aussi être réversible.

Plusieurs causes et circonstances peuvent avoir un effet immunodépresseur et rompre l'équilibre entre : les lapins et la coccidie. Les symptômes de la maladie apparaissent alors. Ainsi, une panne de ventilateur, un aliment avec un peu plus d'aflatoxines, une crise de pasteurellose ou une autre maladie peuvent provoquer la réexcrétion d'oocytes, voire une pathologie. D'autres facteurs peuvent aussi jouer un rôle dans l'expression de la maladie. C'est le cas notamment de l'ensemble nature de la flore intestinale et nature de l’agent pathogène. Ainsi, deux élevages infestés par un même type de coccidie ne présenteront pas nécessairement les mêmes symptômes. On pourra observer de la diarrhée dans l'un parce que l'infection est associée à un autre problème et pas dans l'autre.

Un problème alimentaire, et notamment un déséquilibre protéine/énergie peut aussi favoriser l'expression de la maladie. Rappelons que l'aliment trop riche en protéines est un aliment à risque. Enfin, les oxyures (voir plus avant) peuvent aussi favoriser l'expression de la coccidiose.

Ceci démontre donc bien l’interdépendance des facteurs causant la maladie.

Détection, prophylaxie et thérapie

La coccidiose ne peut être identifiée à 100 % que par analyse en laboratoire de crottes prélevées sous plusieurs cages.

Quant a la prophylaxie, elle s'envisage différemment selon la taille de l'élevage.

En élevage amateur, une bonne hygiène réduit la charge en oocytes et augmente la capacité de l'animal à lutter seul, Elle est complétée par un traitement périodique (toutes les 5 semaines) au moyen de sulfamides dans l'eau de boisson.

Si la maladie a fait des ravages dans l'élevage, la désinfection des cages doit se faire à la flamme qui doit brûler une minute au moins pour détruire les kystes très résistants, Le fumier des lapins atteints doit aussi être brûlé. En élevage semi industriel, l'additif anticoccidien classique dans l'aliment - la Bobenidine, utilisée depuis un bon bout de temps - a engendré une certaine résistance et a perdu un peu de son efficacité.

Dans ces élevages, pour prévenir les infections, il faut accentuer la prophylaxie hygiénique. Le lavage doit être soigné (associer lavage et chaleur en utilisant de l'eau chaude). Des produits après lavage sont aussi disponibles dans le commerce.

La réduction de la densité de la population, de la proportion de vieux animaux et de la quantité d'antibiotiques distribués doit aussi être réalisée.

En élevage industriel, la prophylaxie repose sur une bonne hygiène, sur la Robenidine et sur l'absence d'antibiotiques. Comme dans les élevages semi industriels, on a constaté le développement d'une résistance à la Robenidine mais ce produit reste malgré tout encore utilisé.

D'autres anticoccidiens sont aussi utilisés, comme le Lerbek par exemple, mais il n'est pas complètement inoffensif pour le système rénal du lapin et pour la fertilité. Un ionophore anticoccidien très actif et toléré par le lapin (la salinomycine) peut aussi être utilisé dans ces élevages.

Sur le plan thérapeutique, on dispose de divers médicaments pour combattre la coccidiose. Parmi ceux-ci, la sulfadiméthoxine est un produit très efficace. Il peut être distribué mélangé à l'aliment pendant quelques jours. Un schéma de traitement adéquat comporte 2 périodes de traitement d'une semaine en intercalant  une  semaine  sans traitement. Les mesures hygiéniques et sanitaires accompagneront évidemment tout traitement médicamenteux.